« Entre le jazz et le classique »

La Note blanche revient sur les ondes pour une nouvelle fois vous faire vibrer …

Ecoutez le podcast de l’émission en cliquant sur les liens ci-dessous:

Radio Balises: https://radiobalises.com/music/entre-le-jazz-et-le-classique/

Soundcloud: https://soundcloud.com/la-note-blanche/e67s04-la-note-blanche-entre-le-jazz-et-le-classique

Pour cette émission, nous étudierons et écouterons de près le troisième courant du jazz qui relie le jazz et la musique classique ! Tout d’abord, sachez qu’en 1957, l’auteur compositeur, chef-orchestre et professeur Gunther Schuller inventa le terme de « troisième courant » pour désigner une musique aux confluents de la musique classique et du jazz. Il précisa que ce style était bel et bien un genre musical séparé, et non du jazz teinté de classique ou vice versa. Quelques compositeurs de classique avaient auparavant inventé des hybrides musicaux du même type. Bartók, par exemple, agrémentait ses compositions classiques d’éléments du folklore musical hongrois. Par conséquent, le « troisième courant » marie le rythme et l’improvisation du jazz à une instrumentation et des formes musicales classiques. Certains compositeurs de musique contemporaine, comme Georges Gershwin, Darius Milhaud et Igor Stravinski, avaient déjà utilisé des éléments issus du jazz et de la musique afro-américaine. Les musiciens de l’avant-garde leur rendirent la pareille en se servant de formes classiques pour composer des morceaux de jazz, une tradition musicale qui s’était appuyée jusqu’alors sur le blues et la musique de variété. Dans les sections musicales à suivre, je pencherai vos esgourdes sur trois pionniers du « troisième courant ».

La première partie portera sur la musique de Dave Brubeck. Pianiste et compositeur, Dave Brubeck marqua les années cinquante et influença les musiciens du « troisième courant » dans les années soixante. Il avait un penchant pour la fugue qui repose, soit dit en passant, sur le principe de l’imitation dans le classique. Il étudia cette dernière avec le compositeur Darius Milhaud. Brubeck est toujours resté présent sur la scène jazz de nos jours, et continue à mêler jazz et classique en jouant souvent avec des orchestres symphoniques.

Dans les années soixante, les compositeurs de jazz franchirent la ligne qui séparait le jazz et la musique classique. C’est ainsi que Brubeck composa le titre « Chromatic Fantasy Orchestra » qui est une sonate, c’est-à-dire un un morceau de trois ou quatre mouvements. Et celle-ci s’inspire des mélodies de la « Fantaisie chromatique  et fugue » de Jean-Sébastien Bach. Elle fut jouée ensuite par des ensembles classique, notamment par le Quatuor Brodsky. Cependant, ses rythmiques et ses mélodies rappellent bel et bien la spontanéité propre au jazz.

Nous mettrons tout cela en musique pour comprendre le lien qui s’est tissé entre le classique et le jazz ! Nous commencerons par les grands grands classiques de Brubeck : « Take Five », « Blue rondo à la turk » et « Three to get ready » extraits de l’album « Time out » sorti en 1959 sur le label Columbia !

La Note blanche vous souhaite une bon voyage vers la musique de Dave Brubeck …

Afin de poursuivre notre chapitre sur le jazz et la musique classique, nous passerons à Charles Mingus ! Contrebassiste, connu notamment pour avoir participé à la création du be-bop. Charles Mingus fut un compositeur prolifique qui utilisa des éléments de musique classique dans ses morceaux de jazz. Adolescent, il avait écouté avec avidité Wagner, Strauss et Debussy, dont l’influence est sensible dans ses arrangements pour orchestres. Charles Mingus adopta la forme de la suite pour son ballet intitulé « The Black Saint and The Sinner lady » . Dans cette pièces pour orchestre, qui est en l’occurrence un big bang, Mingus joue avec un archet et utilise des arrangements dans le style de Duke Ellington. Nous écouterons ce titre « The Black Saint and Th Sinner lady » sorti en 1963 sur le label Impulse !


Plongez dans l’univers de Charles Mingus grâce à la Note blanche …

Suite à ce mirifique morceau, nous écouterons « Let my children hear music », sorti en 1972 et qui est un des derniers et des plus ambitieux albums de Charles Mingus. Effectivement, dans cet album se mêlent la musique classique et le jazz. Par conséquent, nous allons directement écouter le titre « Taurus in the Arena of life » extrait du fameux album « Let my children hear music » sorti en 1972 sur le label Columbia !


« Laissez les enfants écouter » la musique de Charles Mingus dans la Note blanche …

Après avoir découvert des trésors du contrebassiste, nous pencherons nos oreilles sur le groupe Modern Jazz Quartet. La carrière de ce groupe débuta en 1952 et dura vingt-deux ans, au cours desquels le chef-orchestre John lewis utilisa les formes et les arrangements classiques pour ses morceaux, en partie improvisés, et joués sur des instruments de jazz. D’ailleurs, nous comptons parmi ses musiciens le contrebassiste Percy Heath, le vibraphoniste Milt Jackson et le batteur Connie Kay qui fut remplacé par Albert « Tootie » Health. De plus, John Lewis incita ainsi certains jazzmen des années soixante à partir dans de nouvelles directions comme par exemple, l’utilisation de la forme de la fugue.

Passons dès à présent à la musique du Modern Jazz Quartet grâce au titre « Django » sorti en 1983 sur le label Prestige !


Laissez-vous bercer par les notes classico-jazz du Mordern Jazz Quartet dans la Note blanche …

Suite à « Django », nous enchaînerons sur le pianiste Bill Evans qui a marqué le jazz de son époque par son identité harmonique inspirée de l’impressionnisme classique, et par ses subtilités rythmiques. Bill Evans fit partie du sextuor de Miles Davis à la fin des années cinquante, aux côtés de John Coltrane et de Cannonball Adderley. Comme Dave Brubeck, il était influencé par la musique classique tant dans ses improvisations que dans ses compositions. Nous retrouvons également la même attention portée à l’architecture mélodique et harmonique des morceaux.

Le deuxième album de Bill Evans intitulé « Everybody Digs Bill Evans » sorti en 1958 est un de ses meilleurs disques tout comme son album sorti en 1961 « Sunday at the Village Vanguard » sur le label Riverside et « Undercurrent » sur le label Blue Note. Nous écouterons donc « My Foolish heart » sorti en 1961 et « Dream Gyspsy » sorti en 1962.


Rêvassez sur les notes du pianiste Bill Evans dans la Note blanche …

Dans ma dernière partie concernant l’alliance entre le jazz et le classique, je me dois de citer John Coltrane et Ornette Coleman. Cependant et puisque que ça sera une première dans la Note blanche, j’ai décidé de vous faire découvrir le pianiste Cecil Taylor. En effet, à la différence des autres jazzmen des années soixante, Cecil taylor avait suivi une formation de musicien classique. Au conservatoire de Nouvelle-Angleterre, il étudie l’œuvre de Stravinski et imite les styles de Dave Brubeck, Duke Ellington et Lennie Tristano, qui tous ont intégré dans leur jazz des éléments de musique classique. L’album « Unit Structures » sorti en 1966 est l’équivalent musical d’une éruption volcanique car on y trouve des percussions , deux cuivres, deux contrebasses, une myriade de tonalités, de rythmiques et de mélodies, et le tout guidé de main de maître par Cecil Taylor, au piano. Par ailleurs, certains critiques de jazz soulignent que, tout en étant improvisée, la musique de Cecil Taylor fait preuve d’une structure comparable à celle de la musique classique, en raison de ses harmonies, de ses mélodies en contrepoint et de ses variations de rythme.

Cecil Taylor, jazzman, Paris. 1966

Nous découvrirons cet ariste grâce au morceau « African Violets » extrait de l’album « Looking Ahead !» sorti en 1959 sur le label Contemporary Records.

Faites votre dernier voyage en musique grâce au pianiste virtuose Cecil Taylor dans la Note blanche …

Ce chapitre sur le mariage entre le jazz et la musique classique s’achève sur ces belles notes! Comme d’habitude, nous nous retrouvons mercredi prochain à 11h pour la rediffusion de cette émission et samedi à 17h sur les ondes de Radio Balises 99.8 ! Pour les mélomanes qui en veulent toujours plus, rendez-vous sur https://radiobalises.com/ afin de vous rendre sur la page officielle de la Note blanche qui contient tous les podcasts et toutes les informations sur les titres diffusés !

Playlist:

  • Générique : « Musicawi » The Daktaris
  • Mixe 1 : Dave Brubeck 1)« Take Five » 2)« Blue rondo à la turk » 3)« Three to get ready » (16’98)
  • Mixe 2 : Charles Mingus 1)« The Black Saint and Th Sinner lady » (06’38)
  • Mixe 3 : Charles Mingus 1)«Taurus in the Arena of life » (04 ’17)
  • Mixe 4 : The Modern Jazz Quartet 1) « Django » (07’05)
  • Mixe 5 : Bill Evans 1) « My Foolish heart » 2) « Dream Gyspsy » (08’86)
  • Mixe 6 : Cecil Taylor 1) « African Violets » (05’00)
  • Générique : « Musicawi » The Daktaris

Emission rédigée et réalisée par la Note blanche

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